Première fois en Jordanie

Quelques jours après mon premier voyage en Jordanie, les souvenirs sont encore frais. Etait-ce hier que je grimpais le canyon rocheux de Petra tentant d’accéder au Monastère avant que le soleil méridional ne m’épuise ou était-ce la semaine dernière ? Quand est-ce que le sable du désert finira t-il par disparaître de mes chaussures ? Et pour finir, quand est-ce que j’aurais l’occasion de manger à nouveau ce délicieux Mansaf que nous avons dégusté dans un camp de bédouin du Wadi Rum ?George OrfanosCommençons par le début. Laissant derrière nous le calvaire du passage frontière israélo-jordanien, nous avons été surpris par le brusque changement de décor. Même si seulement quelques douzaines de mètres nous séparés, tout était différent jusqu’à la texture du sable.

Après avoir quitté le terminal, les gens semblaient plus détendus et plus enclins à venir en aide aux autres. Le chemin en taxi vers l’hôtel de la Mer morte, nous a permis de changer d’air et d’état d’esprit et d’apprécier la nouvelle vue que nous avions.

Au fur et à mesure que nous avancions le long de la rive du Jourdain, les plantations d’ananas supplantaient les plantations de bananes. Puis, nous retrouvions le désert à l’approche du grand lac salé. Ce qui nous a le plus surpris est la succession d’hôtels et de resorts. Il n’y a rien d’autre. Pas même une résidence à proximité. D’ailleurs, même la route s’appelle la « route des hôtels ». Enfin, les portes de l’hôtel dans lequel nous devions descendre, apparurent devant nous. Un luxueux quoique solitaire château dressé entre le désert et la Mer morte. Les quatre jours suivants que nous y passâmes, nous ont transportés ailleurs, comme si tout s’était arrêté. Un hôtel cinq étoiles au luxe audacieux peut même faire chavirer le plus austère des modestes et répondre à l’appel des sirènes.

George Orfanos

Bien évidemment ces impressions se dissipèrent dès que nous avons pris le bus pour la prochaine partie de notre voyage – la Jordanie, en vrai. Le fait de passer par la campagne a inspiré à chacun de nous un léger sentiment de culpabilité.

Durant tout ce temps, nous étions confortablement installés à se faire chouchouter dans une oasis artificielle et tout à coup, la réalité nous frappe. C’était la véritable Jordanie, un pays ravagé par la sécheresse quasi-constante ; la majorité de sa population essaie désespérément d’économiser de l’eau alors que les riches restent confinés dans leurs tours d’argent gaspillant des litres et des litres d’eau, tout simplement parce qu’ils peuvent se le permettre.

Perdu dans mes pensées, le chauffeur nous surprend avec une vues des plus incroyables ; un petit café, ne comportant pas plus de six chaises, perché au sommet d’une falaise.

Nous avions voyagé depuis au moins 3 heures à travers les sentiers de montagnes sinueuses et assis là, sur ces chaises, vous pouviez voir clairement la Mer morte et s’il n’y avait pas eu de tempête de sable, je parie qu’on pouvait se frayer un chemin jusqu’en Israël.

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La première étape fut Petra, la mystique. Nous arrivâmes à l’hôtel tard dans la soirée et tout le monde n’avait qu’une seule envie, aller voir le canyon. « Petra de nuit » est une expérience formidable, exactement comme cela est annoncé, voire plus. Le simple fait de marcher entre les falaises, dans les étroits sentiers remplis de lanternes, et la lune pour seule lumière, est tout simplement effarant. La féérie et le silence mystique nous incita à aller plus loin. Quand nous avons atteint le Trésor, un autre cadeau nous y attendait, la musique traditionnelle en direct. La demi-heure suivante, nous étions tous captivés par le son du oud, assis devant l’imposante façade de pierre, sirotant silencieusement notre thé. Le lendemain, nous visitâmes encore une fois Pétra mais cette fois à la lumière du jour. Personnellement, j’étais complètement fasciné par l’ingéniosité de construction de cette cité taillé dans la roche. Qu’est-ce qui a poussé ce visionnaire à tailler des édifices dans la pierre ? Quand tout le monde ne voyait que des falaises, comment a-t-il pu lui, concevoir un palais ou un tombeau ?

George Orfanos

Notre prochain séjour était à Wadi Rum. Au beau milieu du désert jordanien, des petites tentes de bédouin se fondent dans le décor. Pour la première fois de ma vie, je pouvais retirer mes chaussures et apprécier de marcher pieds-nus car même à l’intérieur des tentes, le sol n’était que du sable fin. Le paysage lunaire s’est révélé plus captivant que jamais, nous invitant à dormir sous le ciel étoilé contemplant la Voie lactée des heures durant. Tout avait l’air d’un tableau ou pour les amateurs de science-fiction comme moi, une scène sortie tout droit du film Dune (je pouvais presque entendre les Thumpers appeler les énormes vers de sable !). Le matin suivant, nous sommes montés dans plusieurs jeeps nous dirigeant au cœur du désert. Un panorama de splendeur rivalisant avec l’austère majesté des montagnes ne sont jamais gravé dans nos mémoires.

George Orfanos

Tout cela est derrière nous maintenant, et on ne peut s’empêcher de ressentir un certain ennui. Une fois que vous avez goûté au primaire, universel et infini appel du désert, toute ville n béton pâlit en comparaison.

George Orfanos

Participant grec TG2 Ca.Bu.Re.Ra en Palestine

 

 

 

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