Rendre visite à mon réfrigérateur est une habitude que j’aime souvent faire (ce n’est pas que maintenant je n’aime pas) mais maintenant, cela va au-delà que de prendre quelque chose à manger. Je finis toujours avec un flot ininterrompu de souvenirs provenant de tous ces aimants, achetés à chaque endroit que j’ai visité.
Je suis revenu avec des milliers de photos et beaucoup de souvenirs, des choses pouvant me réconforter quand je deviens nostalgique. Mais, la plupart du temps, ce qui vous manque, ne peut pas être ranimé avec une photo ou un souvenir. C’est quelque chose que vous perdez au moment où vous la quittez. Pour la première fois, au Portugal, je me suis trouvée. La culture m’a permis ainsi qu’aux autres participants (qui sont devenus ma famille) de goûter au sentiment de liberté. Pas de pression sociale ni de jugements portés sur qui vous êtes. Deux mois se sont déjà écoulés depuis mon retour et je me réveille chaque matin, avec l’envie de ressentir la même chose. J’ai gardé un contact quotidien avec mes amis. Nous échangeons nos idées, nous nous exprimons sur combien la vie a changé pour nous. Nous étions acceptés et respectés sans faire aucun effort.
Un ami portugais m’a dit, une fois, alors que nous nous disions au revoir : Maintenant, tu sais ce que tu veux et tu peux aller au bout de tes idées ! N’ai-je rencontré que des personnes sages ou toutes les personnes au Portugal le sont-elles ?
Bref, j’ai oublié ce que je voulais prendre du frigo.
Sarah Qabbani