« Si tu vis, vis librement, ou meurt, comme les arbres, debout »

A quel point est-ce que le Portugal te manque ? Autant que j’ai inhalé de gaz lacrymogène cette semaine ».

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Ce qui me manque à Faro ce n’est pas seulement m’asseoir près de la marina et y sentir l’agréable brise d’air, ce qui me manque, c’est « la liberté ».

Mahmoud Darwish, un poète palestinien a écrit « Si tu vis, vis librement, ou meurt, comme les arbres, debout ».

Il ne m’est d’aucune utilité d’avoir un port de plaisance à Bethlehem pour sentir que je suis libre, mais ne pas inhaler de gaz lacrymogène, l’est.

Depuis le mois dernier, notre mode de vie en Palestine s’est transformé en « mode actif de résistance». Ce n’était pas par choix, pas pur faire de la politique, c’est la réalité, tout le monde pense que ce n’est que de la politique mais en fait, la « politique c’est ma vie ».

 

La seule chose pour laquelle je me battais quand j’étais à l’étranger, c’était pour sortir de mon lit chaque matin. Je voulais créer à chaque minute, un bon souvenir. Je ne dormais pas beaucoup non plus à Bethlehem car ces derniers temps, j’ai essayé de contacter toutes les personnes que je connaissais pour savoir si elles allaient bien ou peut-être pour avoir un dernier bon souvenir car peut-être que ce serait ma dernière conversation !

 

Bethleem ressemble à une petite prison, tout le monde connaît tout le monde, et c’est ce qui rend les choses d’autant plus difficiles car on ne sait pas qui sera le prochain. Qui, demain, ne sera plus qu’une photo sur un poster ? Une seule balle a suffit pour que j’aie une réponse à ma question, la balle qui a tué mon ami Mutaz, la semaine dernière.

 

Vivre dans cette crainte est différent parce que je n’ai pas peur de perdre quelqu’un que je connais, j’ai peur de perdre toutes les personnes que je connais. Et dans cette perspective, j’ai décidé de profiter de chaque minute avec joie, amour et pardon. Maintenant, je choisis d’être plus forte et plus heureuse.

Aujourd’hui, je décide de résister, de lutter contre la réalité et de vivre, debout, comme un arbre.

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